Créé au Moyen-Âge dans une clairière au milieu des bois, le village de Ville-d'Avray a su conserver au cours des siècles le cadre de verdure qui, avec ses étangs, fait aujourd'hui son attrait. 

Ville-d'Avray fut d'abord un village rural et viticole. La vigne, cultivée sur les coteaux bien exposés, occupait un tiers des surfaces exploitées au moment de la Révolution française. Mais la présence de la cour royale à Versailles, la ville voisine, eut une influence décisive sur le paysage et le patrimoine de la commune. La forêt de Fausses-Reposes fut entretenue et traversée de routes de chasse. La Fontaine du Roy, aménagée dès 1684, fournit de l'eau potable à la famille royale jusqu'à la Révolution, tandis que les étangs étaient reliés au Parc de Saint-Cloud par un aqueduc souterrain qui subsiste toujours, et alimente en eau les bassins et cascades du parc.

Le premier valet de chambre de Louis XVI, Marc-Antoine Thierry, obtint le titre de baron et devint seigneur de Ville-d'Avray. Il fit construire le château, et finança la construction d'une nouvelle église, commencée en 1789. Le baron Thierry de Ville-d'Avray fut emporté par la Révolution, mais ces constructions ont subsisté et enrichi le patrimoine de la cité.

Ville-d'Avray devient ensuite un village résidentiel. De nombreux artistes, peintres, écrivains, musiciens, sont attirés par son charme et y viennent en villégiature. Les toiles de Corot immortalisent la forêt et les étangs, appelés aujourd'hui « étangs de Corot ». La bourgeoisie d'affaires du XIXe siècle constitue de grandes propriétés où elle vient passer la belle saison. Ces propriétés, non démembrées, ont donné naissance aux résidences actuelles avec leurs espaces verts.

Le XXe siècle voit la population augmenter et le village devenir une ville. Néanmoins, la tradition culturelle se maintient avec la présence de personnalités éminentes comme Jean Rostand, Edouard Branly, Boris Vian, Yehudi Menuhin permettant à la petite commune de devenir un foyer culturel actif, aujourd’hui porté par la Galerie de l’Entr@cte et le Centre culturel Le Colombier.
Elle noue aussi un lien fort avec le sport, d’abord avec le cyclisme en accueillant en 1903 l’arrivée finale de la toute première édition du Tour de France. Cet événement est réitéré en 2003 pour le centenaire de la Grande Boucle.

Le nom de Ville-d’Avray

Au XIIe siècle, l'Europe Occidentale connut une grande expansion démographique, qui suscita des défrichements pour accroître les surfaces cultivables. De nouveaux villages et hameaux surgirent alors, tels Marnes et Vaucresson dans le voisinage.
C'est peut-être à ce moment que naquit Ville-d'Avray, car on voit apparaître dans les actes de cette époque le nom de seigneurs de « Villa Dauren », dont les possessions relèvent du roi, de l'évêque de Paris ou du seigneur de Marly.

L'origine du nom de Ville-d'Avray demeure assez obscure. La Villa romaine ou mérovingienne, vaste propriété rurale, se retrouve dans de nombreux noms de lieux en ville. Mais le mot Dauren ou Davren que l'on retrouve sous différentes orthographes (Villa Davrea, Villadauray, Villedavrain, Villedavrée), reste difficile à expliquer. Les uns y voient une origine franque comme celle de Villecoublen (Villacoublay) ou Villoflen (Viroflay), et Anatole de Barthélemy pensait que la finale « en » provient d’un nom propre de femme. Villedavren devrait donc son nom à sa plus ancienne propriétaire qui se serait appelée Dagoverana.
D'autres y retrouvent le mot Avre ou Aure, d'origine celtique indiquant une fontaine, une rivière ou un endroit humide. C'est une possibilité car Ville-d'Avray a un sol humide, et il y avait autrefois plusieurs sources ou fontaines, la plus connue étant la Fontaine du Roy. Elles ont été taries par les opérations de drainage qui ont accompagné l'urbanisation. Defresne rappelait également Avrek, mot celte pour « terre défrichée ». Mais ces dernières hypothèses ne justifient pas la présence du « D ».

Textes extraits du livre Ville-d'Avray, Cinq siècles d'Histoire édité par la Société des Amis du Musée, en vente à la Mairie.

Aujourd’hui, c’est l’explication de Barthélemy qui a été retenue comme la plus plausible et du nom de Dagovérana découle le gentilé des habitants de Ville-d’Avray : les Dagovéraniennes et les Dagovéraniens.