Le Pavillon de Fausses-Repose

Petit bijou d’architecture caché au cœur de la forêt, le pavillon de Fausses-Reposes, est sans doute le plus ancien bâtiment de la commune.

Témoin discret de l’histoire royale, il fut pourtant dessiné par un grand nom : Ange-Jacques Gabriel. Cet architecte illustre a notamment conçu l’École militaire et la célèbre Place de la Concorde à Paris. Ici, il signe une œuvre plus modeste, mais pleine de charme.

Malgré l’inscription sur la façade indiquant «â€¯1666 », le pavillon date pourtant de 1755, et a été construit pour Louis XV. Les plans conservés aux Archives nationales l’attestent formellement.

À l’origine, ce pavillon de chasse de Louis XV servait de halte avant de repartir parcourir la forêt à la poursuite de gibier. Les paysages de la forêt de Fausses-reposes que l’on traverse aujourd’hui en gardent la mémoire : de longues allées rectilignes et des carrefours en étoile qui étaient pensés pour surveiller le gibier et guider les cavaliers.

Le nom même de « Fausses-reposes » vient du vocabulaire de la vénerie, c’est-à-dire de la chasse à courre. Il désigne une ruse du gibier, qui feint de s’arrêter — un « faux repos » — pour déjouer les chiens lancés à ses trousses.

Après la Révolution, le bâtiment change de fonction. Il est confié aux gardes forestiers, puis surélevé d’un étage pour en améliorer l’habitabilité. Longtemps, propriété de l’Office national des forêts, il entre dans le patrimoine de la commune de Ville-d’Avray en 2017.

Cette forêt est aussi au cœur d’une nouvelle de Boris Vian publiée en 1947 : Le Loup-garou. Son héros, Denis, est un paisible et très joli loup vivant dans le bois de « Fausses-reposes ». Mais par une nuit de pleine lune, il réalise avec stupeur qu’il s’est transformé en homme !

Alors, vous qui vous promenez dans les bois, gardez l’œil ouvert ; si vous croisez un gentleman hirsute en quête de poésie, c’est peut-être Denis, le paisible et très joli loup du bois de Fausses-reposes.