La Maison Corot
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Nichée dans un écrin de verdure, cette élégante demeure remonte à la fin du XVIIIe siècle. Son beau porche, d’inspiration néo-classique, a été ajouté au début du XIXe siècle.
C’est en 1817 que les parents du jeune Camille Corot, riches commerçants parisiens, achètent cette maison pour y passer la belle saison. À cette époque, Ville-d’Avray est une destination très en vogue : on y vient chercher la tranquillité, la nature et l’air pur. Le jeune Camille tombe immédiatement sous le charme de ces paysages paisibles, des étangs, des sous-bois… et surtout, de cette lumière si particulière.
Ses parents auraient préféré le voir reprendre le commerce familial. Mais Camille n’a qu’un rêve : devenir peintre. Touchés par sa passion, ils acceptent de lui verser une rente à vie. C’est grâce à ce soutien que Corot peut se consacrer pleinement à son art, sans avoir à se soucier de vendre ses toiles.
Il séjournera souvent ici, jusqu’à sa mort en 1875. Il y retrouve sa famille : ses parents, sa sœur, son beau-frère, ses neveux et nièces. Il n’a pas d’atelier dans la maison — son atelier principal reste à Paris — mais il installe volontiers son chevalet en pleine nature, au fil des saisons, autour des étangs ou dans les bois. Il y peint sans relâche. On compte aujourd’hui près de deux cents tableaux représentant ces fameux étangs, tous différents selon la lumière et l’atmosphère du moment. Ces œuvres figurent désormais dans les plus grands musées du monde. C’est ainsi que l’on a commencé à parler des « étangs de Corot ».
Après Corot, la demeure devient la propriété de l’éditeur Alphonse Lemerre, qui y reçoit de nombreux écrivains, notamment un cercle de poètes appelés les Parnassiens, parmi lesquels on compte Leconte de Lisle, Théophile Gautier, Baudelaire, Verlaine ou encore Mallarmé.
La maison et son jardin sont aujourd’hui classés aux Monuments historiques.
Cinq ans après la disparition de Camille Corot, ses amis lui rendent hommage en faisant ériger un monument à l’entrée des étangs. Il est signé Adolphe Geoffroy-Dechaume, sculpteur et orfèvre, auteur, entre autres, des seize statues en cuivre dessinées par Viollet-le-Duc, qui ornent la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris.