Nous voici devant la Fontaine du Roy.
En 1682, lorsque Louis XIV décide de s’installer à Versailles avec toute sa cour et son gouvernement, un défi de taille se pose : comment alimenter en eau potable cette nouvelle ville en pleine expansion ?
Colbert, contrôleur général des finances et secrétaire d’État de la Maison du Roi, envoie alors des savants explorer les environs à la recherche de sources d’eau de qualité.
À Ville-d’Avray, au pied de la colline de la Brosse, ils découvrent une fontaine connue sous le nom de « ru des Noues ». Son eau, filtrée naturellement, est d’une grande pureté. Elle est même jugée digne d’être servie à la table du roi !
Très vite, un premier aménagement permet de puiser cette précieuse eau. Les habitants, fiers de cette reconnaissance royale, rebaptisent le lieu « la Fontaine du Roy ». Pour ce petit village, c’est un véritable motif de fierté.
L’eau de Ville-d’Avray sera ainsi consommée à la cour jusqu’au règne de Louis-Philippe, au XIXe siècle.
Le bâtiment en pierre de taille que l’on voit aujourd’hui date de 1733, sous Louis XV. Classé monument historique, il possède deux accès : l’un, à droite, pour les villageois en bas de l’escalier qui existe toujours ; l’autre, à gauche, réservé au roi, et qui était fermé à clé.
Mais comment cette eau arrivait-elle jusqu’à Versailles ? Elle était transportée dans des charrettes à cheval, soigneusement conservée dans des tonneaux scellés aux armes du roi. En cas de surplus, elle était vendue à Paris par des porteurs d’eau !

Texte : Dominique Claudius-Petit - les Amis du musée
Comédien : Boris de Mourzitch
Dessin de Seb James
Le saviez-vous ?
Marie-Antoinette ne buvait que de l’eau, d’après les mémoires de Madame Campan. Elle était très exigeante quant à la qualité de celle-ci. Son eau préférée ? Celle de Ville-d’Avray.
Pendant la Révolution, Marie-Antoinette obtint de ses geôliers le droit de se faire apporter cette eau, d’abord à la prison du Temple, puis à la Conciergerie à Paris. Les factures sont conservées au Archives nationales.